Cours
6 : (pas encore terminé de tout reprendre)
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La
vie en groupe qui rassemble des êtres sans qualité est constituée
non pas par une identité génétique mais par une inventivité, le
pendant de la technicité. Mais cette invention est aussi factice,
comme le dira Heidegger, une artificialité, art aussi. Cela
constitue une pharmacologie.
Cette
technicité produit de l'éris,
c'est-à-dire de la discorde. Par exemple, tableau représentant Eris
jetant la pomme de la discorde « à la plus belle » à
l'occasion des noces de Pelée et Thétis (éristique : art de
la dispute et du débat). Mais c'est aussi un facteur de concorde car
il y a une bonne éris.
Il y a de l'éris
chez les dieux.
Jean-Pierre
Vernant : Zeus est le fils de Chronos. Les olympiens ont asservi
les titans. Prométhée est obligé d'obéir à Zeux, mais il se
venge, cela impacte les mortels. Ce conflit est à l'origine des
mortels, ce que dit la « Théogonie » d'Hésiode. La
naissance des mortels transforment l'éris :
il n'y a plus une seule éris,
mais deux. Elle est l'unite du bien et du mal, consubstantielle à la
condition du mal. La stasis
est la hantise des grecs : la guerre civile. La guerre à
l'extérieur est normale pour les grecs qui sont un peuple guerrier.
La bon éris,
c'est celle des « Travaux et les jours » d'Hésiode sur
le travail agricole notamment qui bénéficie d'une émulation.
Aujourd'hui,
il faut distinguer concurrence et émulation. Car la concurrence
telle qu'on nous la vend à la commission européenne est la conquête
du monopole, écraser l'autre.
Éris
devient biface comme le dieu Janus chez les romains pour les mortels.
Qu'a fait Prométhée ? :
-
Il y a l'histoire de la ruse du feu.
-
Dans l'âge d'or, les mortels ne sont pas encore mortels mais
sacrifient déjà. Prométhée, pour se venger, cache sous la graisse
du bœuf les os de la bête. Lorsqu'on mange l'animal, on rend grâce
aux dieux. Le magairos
(orth ?) boucher,
l’imam pour arabe, le rabbin pour les juifs, tue la bête en
plongeant le couteau dans l'aorte puis jette le couteau au loin car
il est maudit par ce meurtre. La bête est découpée, on enlève les
organes, la graisse, une fois racise, on la grille et les meilleurs
morceaux (cœur et foie) sont brûlés sur un autels avec des herbes
aromatiques. Zeus est furieux et se venge contre les mortels (parfois
aussi contre Prométhée sont le foie est dévoré : la
mélancolie, on broie du noir) (dans l’eucharistie aussi, les
chrétiens mangent Dieu en sacrifice, ils l'incorporent) : les
mortels devront travailler pour manger. C'est une autre version de
l'accès à la technique pour les mortels.
Qu'est-ce
que la mauvaise Eris ?
Socrate accuse Gorgias d'en être une source : il parle du
mauvais esprit qui frappe la société à cause de l'éristique des
sophistes, une désindividuation psychique du collectif. Cela conduit
au dégout de soi et des autres. Quand on perd le sentiment d'exister
et de s'individuer, on ne se respecte plus, ni les autres. On peut
devenir criminel. Socrate discutant avec Polos, dit que pour être
(pour s'individuer), il faut participer au groupe, on ne peut être
heureux si on fait du tort au groupe. Celui qui est le plus digne de
pitié est le criminel, pas la victime.
Les grecs vont faire de la question
le centre leur pensée. Qu'est-ce que la question de la question ?
Heidegger « Être et temps » : « cet étant
que nous sommes nous mêmes a par son être entre autre chose la
possibilité de poser des questions », exister c'est avant tout
pouvoir poser et se poser des questions. Celui qui questionne est le
« dasein » (celui qui existe, qui s'extériorise,
un étant existant). Il a un passé. Il n'est pas derrière lui, mais
ce passé l'a toujours précédé. Cette histoire qui nous précède
n'est pas forcément la nôtre, mais ce que nous disons dans ce cours
est dit comme notre histoire. Ce passé qui nous précède doit faire
l'objet d'une interprétation, ce que B. Stiegler appelle une
« individuation du passé ». Le « dasein »
peut transformer son passé en l'avenir de tous, de « l'individuation
collective ». Dans la Grèce antique, c'est le questionnement,
sur un mode « thétique » : tenir une position.
Questionner, c'est remonter le cours du temps. Cette façon de
questionner, c'est l'anamnésis (la réminiscence) selon
Platon. Selon B. Stiegler, ce qui permet de remonter à la source
noétique, c'est l'écriture, mais c'est aussi ce qui nous en
empêche.
Quel rapport entre la vertu, et Diké
et Aidos ? Ce
sera la question du dialogue Ménon. « Ti esti » ?
« Qu'est-ce », une tournure que B. Stiegler transpose
dans ce que Roland Barthes appelle la « closule zazique » :
la « closule » se rajoute en fin de discours, « zazique »
en rapport au roman de Raymond Queneau. Une petite fille Zazi est
confié à son oncle Gabriel et rêve d'aller dans le métro où elle
n'ira pas. Elle critique le métalangage de l'adulte (l'oncle) :
« si tu es sage, je t'amènerai voir le vrai tombeau du
véritable napoléon », à chaque fois elle lui rétorque la
closule zazique.R. Queneau a fondé la pléiade, philosophe et
mathématicien. Ici, on voit la critique du métalangage, fausse
pensée, discours des sophistes.
Quel rapport entre la caverne de
Platon et l'hadès ? Qu'est-ce que la vertu ? C'est la
closule zazique d’Athènes.
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