dimanche 3 février 2013

Ecole d'Epineuil : cours de philo 6


Cours 6 : (pas encore terminé de tout reprendre)
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La vie en groupe qui rassemble des êtres sans qualité est constituée non pas par une identité génétique mais par une inventivité, le pendant de la technicité. Mais cette invention est aussi factice, comme le dira Heidegger, une artificialité, art aussi. Cela constitue une pharmacologie.
Cette technicité produit de l'éris, c'est-à-dire de la discorde. Par exemple, tableau représentant Eris jetant la pomme de la discorde « à la plus belle » à l'occasion des noces de Pelée et Thétis (éristique : art de la dispute et du débat). Mais c'est aussi un facteur de concorde car il y a une bonne éris. Il y a de l'éris chez les dieux.

Jean-Pierre Vernant : Zeus est le fils de Chronos. Les olympiens ont asservi les titans. Prométhée est obligé d'obéir à Zeux, mais il se venge, cela impacte les mortels. Ce conflit est à l'origine des mortels, ce que dit la « Théogonie » d'Hésiode. La naissance des mortels transforment l'éris : il n'y a plus une seule éris, mais deux. Elle est l'unite du bien et du mal, consubstantielle à la condition du mal. La stasis est la hantise des grecs : la guerre civile. La guerre à l'extérieur est normale pour les grecs qui sont un peuple guerrier. La bon éris, c'est celle des « Travaux et les jours » d'Hésiode sur le travail agricole notamment qui bénéficie d'une émulation.
Aujourd'hui, il faut distinguer concurrence et émulation. Car la concurrence telle qu'on nous la vend à la commission européenne est la conquête du monopole, écraser l'autre.

Éris devient biface comme le dieu Janus chez les romains pour les mortels. Qu'a fait Prométhée ? :
- Il y a l'histoire de la ruse du feu.
- Dans l'âge d'or, les mortels ne sont pas encore mortels mais sacrifient déjà. Prométhée, pour se venger, cache sous la graisse du bœuf les os de la bête. Lorsqu'on mange l'animal, on rend grâce aux dieux. Le magairos (orth ?) boucher, l’imam pour arabe, le rabbin pour les juifs, tue la bête en plongeant le couteau dans l'aorte puis jette le couteau au loin car il est maudit par ce meurtre. La bête est découpée, on enlève les organes, la graisse, une fois racise, on la grille et les meilleurs morceaux (cœur et foie) sont brûlés sur un autels avec des herbes aromatiques. Zeus est furieux et se venge contre les mortels (parfois aussi contre Prométhée sont le foie est dévoré : la mélancolie, on broie du noir) (dans l’eucharistie aussi, les chrétiens mangent Dieu en sacrifice, ils l'incorporent) : les mortels devront travailler pour manger. C'est une autre version de l'accès à la technique pour les mortels.

Qu'est-ce que la mauvaise Eris ? Socrate accuse Gorgias d'en être une source : il parle du mauvais esprit qui frappe la société à cause de l'éristique des sophistes, une désindividuation psychique du collectif. Cela conduit au dégout de soi et des autres. Quand on perd le sentiment d'exister et de s'individuer, on ne se respecte plus, ni les autres. On peut devenir criminel. Socrate discutant avec Polos, dit que pour être (pour s'individuer), il faut participer au groupe, on ne peut être heureux si on fait du tort au groupe. Celui qui est le plus digne de pitié est le criminel, pas la victime. 

Les grecs vont faire de la question le centre leur pensée. Qu'est-ce que la question de la question ? Heidegger « Être et temps » : « cet étant que nous sommes nous mêmes a par son être entre autre chose la possibilité de poser des questions », exister c'est avant tout pouvoir poser et se poser des questions. Celui qui questionne est le « dasein » (celui qui existe, qui s'extériorise, un étant existant). Il a un passé. Il n'est pas derrière lui, mais ce passé l'a toujours précédé. Cette histoire qui nous précède n'est pas forcément la nôtre, mais ce que nous disons dans ce cours est dit comme notre histoire. Ce passé qui nous précède doit faire l'objet d'une interprétation, ce que B. Stiegler appelle une « individuation du passé ». Le « dasein » peut transformer son passé en l'avenir de tous, de « l'individuation collective ». Dans la Grèce antique, c'est le questionnement, sur un mode « thétique » : tenir une position. Questionner, c'est remonter le cours du temps. Cette façon de questionner, c'est l'anamnésis (la réminiscence) selon Platon. Selon B. Stiegler, ce qui permet de remonter à la source noétique, c'est l'écriture, mais c'est aussi ce qui nous en empêche.

Quel rapport entre la vertu, et Diké et Aidos ? Ce sera la question du dialogue Ménon. « Ti esti » ? « Qu'est-ce », une tournure que B. Stiegler transpose dans ce que Roland Barthes appelle la « closule zazique » : la « closule » se rajoute en fin de discours, « zazique » en rapport au roman de Raymond Queneau. Une petite fille Zazi est confié à son oncle Gabriel et rêve d'aller dans le métro où elle n'ira pas. Elle critique le métalangage de l'adulte (l'oncle) : « si tu es sage, je t'amènerai voir le vrai tombeau du véritable napoléon », à chaque fois elle lui rétorque la closule zazique.R. Queneau a fondé la pléiade, philosophe et mathématicien. Ici, on voit la critique du métalangage, fausse pensée, discours des sophistes.

Quel rapport entre la caverne de Platon et l'hadès ? Qu'est-ce que la vertu ? C'est la closule zazique d’Athènes.  

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